Boris Johnson occupe mon esprit. Un être que je n’arrive décidément pas à ignorer. L’ancien maire de Londres, un fervent supporteur du brexit, a jeté hier l’éponge. Il ne se portera pas candidat à la tête du parti conservateur et ne sera de ce fait pas le futur premier ministre. Il a tout de suite après le résultat du référendum aperçu qu’il avait fait fausse route. N’ayant aucun programme, il est légitime de dire, que c’est un leader sans tête qui a précipité son pays dans l’irraisonnable. Il a dû reconnaître qu’il était parfaitement incapable de mener des négociations avec Bruxelles, bien plus de freiner un processus de désintégration du Royaume-Uni. Il s’est fait passé pour un grand stratège, est en fait qu’un bonsaï de la politique. Il restera, comme David Cameron d’ailleurs, le personnage ayant l’Angleterre sur sa conscience. Les autres candidats, dont le ministre de la justice, Michael Gove ou la ministre de l’intérieur, Theresa May, auront en cas de plébiscite au sein du parti, de la peine à colmater les brèches. Eux aussi ne sont guère convaincants. Boris Johnson a démontré à quel point les partis sont devenus des machines à manipuler les citoyens. Il s’agit que de postes à pourvoir, non du bien du peuple. Cette dégradation des mœurs dépasse de loin les frontières de l’île. C’est un virus qui dégrade toutes formes d’éthique et qui favorise une prise de pouvoir totalitaire. Les gens ont en marre et votent n’importe qui et n’importe quoi dans le seul but de marquer leur mécontentement. Une attitude peut-être compréhensible mais dévastatrice en ce qui concerne l’avenir. Le principe de l’attrape-nigauds est resté le même que celui des nazis.
Dans un premier temps ils se font passer pour des moralistes, dans une deuxième phase ils se découvrent la face en pratiquant la répression. Un scénario qui jusqu’à hier semblait être de mise. Ce qui est plus rare, c’est le fait de semer la zizanie que pour le plaisir de le faire. Sans Boris Johnson nous n’en serions probablement pas là. Il est passé maître dans l’art du nihilisme. Un anarchiste qui n’a que pour but la destruction. Il est parfaitement inconcevable pour les citoyens, que de tels individus n’aillent pas de colonne vertébrale. Où est passé la poigne de fer d’un Winston Churchill ? Il doit se retourner dans sa tombe en observant ce qui se passe aujourd’hui. Le brexit nous a démontré d’une manière magistrale où le populisme pouvait nous conduire. Mais en observant la situation actuelle, je pense malheureusement que le bon-sens est une denrée des plus rares et que pour la plupart d’entre-nous il est encombrant. Il fait appel à une responsabilité individuelle et se doit de tout remettre en question. Bien trop fatiguant ! C’est la raison pour laquelle je vois la démocratie sombrer dans une mer agitée. Qui aurait encore le courage aujourd’hui de nager à contre-courant ? D’être peu conventionnel ? Les gens sont des moutons qui désirent être menés par le bout du nez, sans se poser des questions. Ils devraient admettre qu’avec un triste sire comme Boris Johnson, ils sont mal lotis. Qu’ils ne se fassent pas d’illusions : une Marine Le Pen n’est pas meilleure. Elle ne survit qu’avec de la démagogie comme ses acolytes anglais. Il y a de quoi sabler le champagne !
pm
http://www.liberation.fr/planete/2016/06/30/boris-johnson-le-vrai-krach-des-conservateurs_1463225