La photo de ce petit garçon retrouvé mort sur une plage de Turquie a bouleversé des milliers de gens. Cela a incité Angela Merkel et François Hollande de prendre des décisions afin que l’UE s’entende enfin sur une politique commune concernant le flux migratoire. Il était temps ! Mais ce n’est pas seulement de ce coup de téléphone dont je veux parler. Beaucoup plus des initiatives personnelles qui se prennent de part et d’autre. Ce qui se passe actuellement à nos frontières et sur nos terres, ne peut pas nous laisser indifférents. Ayant surfé ce soir sur internet, je suis tombé sur une conférence de presse du FC Bayern. Le club a décidé de soutenir activement les enfants des migrants et a mis en route tout un programme d’intégration. Il est question de leur donner la possibilité de s’entraîner et de jouer avec les juniors. L’aide financière est généreuse, mais il ne s’agit pas que de cela. Bien plus d’une initiative personnelle qui a pour but de rapprocher les jeunes et de faire en sorte qu’ils apprennent à se connaître. Une occasion aussi d’aller à l’école et d’apprendre l’allemand. Une clef indispensable pour survivre ici.

Je trouve ce projet formidable, d’autant plus qu’il part d’un club mondialement connu. Les fans n’auront pas le choix. S’ils aiment leur équipe, ils devront soutenir de telles initiatives. Une occasion pour eux de faire de même et à leur mesure partout où ils habitent. C’est une déclaration sans équivoque contre la xénophobie et le racisme. Une réponse claire et nette contre tous ceux qui soutiennent passivement les incendiaires des centres d’accueils. Il est à souhaité que d’autres clubs se lanceront dans de telles actions. Il en va de l’honneur d’un pays, de sa faculté d’agir humainement. Si l’intégration des nouveaux venus réussissait, l’Allemagne serait en mesure de réaliser un grand pari, celui de se renouveler en acceptant une immigration ordonnée. C’est la réponse à donner aux populistes qui n’ont qu’un chose en tête, celle de mettre le feu aux poudres. Les acquis pour lesquels se sont battus les générations d’après-guerre seraient caduques. Ce serait donner une caution à un Viktor Orbán, un nostalgique hongrois des anciens temps, où le fascisme régnait sur le continent. En réagissant d’une manière inhumaine, nous perdrions notre raison d’être en Europe. Il ne peut pas en être question. C’est à la société civile de se faire entendre, comme l’ont fait les responsables du FC Bayern. Je serais très heureux si le PSG ou l’OM s’engageaient sur un même terrain. Peut être enfin le souffle qu’attend la France éternelle, celle des écrivains, des poètes et des artistes. Le but serait de faire comprendre à ceux qui soutiennent les diatribes totalitaires de certains milieux, que les mots peuvent tuer. Donner enfin la certitude à ceux qui ont peur, que la meilleure manière de se défendre est la générosité. Il faut absolument que nous retrouvions nos valeurs, celles qui ont contribué à nous rendre libre. Nous avons une responsabilité morale à assumer, même si nous nous sentons parfois acculés. Ayons le courage d’être des hommes à part entière. Cela ne veut pas dire que nous devions être aveugles. Pour atténuer la douleur il faut trouver des solutions à long terme. Cela consiste à mes yeux de respecter tous ceux qui nous demandent de l’aide. Nous avons l’obligation de recevoir les requérants d’asile, comme nous voudrions l’être si nous devions fuir. Ne l’oublions pas !

pm

http://www.lemonde.fr/arts/article/2015/09/03/nilufer-demir-photographe-le-monde-attendait-une-image-qui-fasse-bouger-les-choses_4745176_1655012.html

Pierre Mathias

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