Cette nuit une étape importante a eu lieu entre la Grèce et ses créanciers. Ces derniers et les représentants du gouvernement ont pu se mettre d’accord sur les objectifs budgétaires jusqu’en 2018. Une condition absolue pour le déblocage du 3ème volet de l’aide accordée à ce pays. Le temps presse une fois de plus. Comme la réouverture de la bourse d’Athènes l’a démontré, l’économie se trouve en pleine récession. Les cours ont chuté d’une manière monumentale, ce qui était à prévoir. C’est là que le bât blesse le plus. Si nous voulons atteindre un jour une certaine stabilité entre les dépenses et les revenus, il faudra que de nouvelles entreprises s’établissent en Grèce. Mais on en est pas encore là. Il s’agit tout d’abord de sauver ce qu’il y a sauver. Réajuster les revenus comme souhaitait le faire le parti au pouvoir, s’est avéré irréaliste. Mais sans un coup de fouet donné au pouvoir d’achat, il ne peut pas avoir de solution durable. En fait il s’agirait de réinventer complètement l’économie, mais cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Il serait avant tout nécessaire de définir ce qui est rentable ou pas.

Le tourisme est et sera toujours un appoint de taille, mais cela ne suffit pas. Quels seraient alors les secteurs propices aux exportations ? C’est par là qu’il faut commencer. Avec l’effondrement du marché intérieur, il est difficile de s’imaginer des lendemains meilleurs. Peut-être serait-il opportun de définir une politique industrielle au niveau européen ? De bien faire attention dans quels domaines il faut investir ? Ce serait effectivement utile, mais attention : tout dirigisme peut aboutir dans un cul-de-sac. Cela a été démontré d’une manière spectaculaire par l’action des républiques populaires de l’ancien empire soviétique. Un plan quinquennal après l’autre sans résultat convainquant. Des déclarations d’intention qui ne pouvaient pas être réalisées, car elles ne tenaient pas compte des carences du marché. La plupart d’entre-elles se sont enlisées. Mais ne nous leurrons pas. L’équilibre budgétaire ne pourra pas être réalisé qu’avec des économies. Il faudra trouver de quoi gagner plus, d’amener de l’argent frais dans les caisses de l’État. C’est la raison pour laquelle je revendique au plus vite un programme de croissance. Cela est diablement compliqué, car personne ne peut définir pour l’instant quels seraient les produits qui auraient des chances de conquérir le marché. Comme l’Europe verte l’a démontré, l’agriculture n’est pas indépendante. Elle ne peut que survivre grâce à des subventions. La développer en Grèce reviendrait à augmenter la dette. Il faut absolument des produits finis, mais lesquels ? Comment devraient-ils se démarquer pas rapport à ceux qui sont actuellement sur le marché ? L’agroalimentaire est plus ou moins saturé. La marche bénéficiaire ne peut qu’être modeste, ce qui n’arrangerait pas les ménages. Peut-être serait-il intéressant de constater si dans le domaine logistique il y a encore des marges. Les grecs ont eu une marine marchande assez importante au niveau international. Serait-il opportun de faire un effort dans ce domaine-là ? Mais sans favoriser les armateurs qui ont aussi été responsables de la ruine du pays, en transférant l’argent ailleurs. Peut-être qu’une nationalisation de courte durée pourrait donner aux dirigeants les moyens de faire les réformes nécessaire. De Gaulle l’a fait ; pourquoi pas Tsipras !

pm

http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/08/11/la-grece-et-ses-creanciers-franchissent-une-etape-importante-vers-un-nouvel-accord_4720174_3234.html

Pierre Mathias

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