La France ne profitera probablement pas de la baisse historique de l’euro. Pourquoi ? Pour pouvoir exporter il faut avoir des produits que les clients étrangers veulent acheter. Contrairement à l’industrie du luxe qui marche bien, le bât blesse dans l’automobile ou les autres produits courants. Made in France a toujours été le synonyme d’invention, d’imagination, de la « débrouille » ! Avec la banalisation de l’offre, les clients se sont retournés vers d’autres marchés, en particulier celui de la zone asiatique, où le prix du travail est scandaleux. Mais peu importe ! Ce qui compte pour une majorité de gens c’est d’avoir accès à des gadgets qu’ils n’auraient jamais pu se payer. Peu importe que les ouvriers vivent dans des conditions insupportables. Il est clair que sans un coup de fouet à l’exportation la situation économique ne s’améliorera pas. Les pronostiques prédisent un taux de chômage encore plus élevé en 2015. Pas de quoi pavoiser ! Que faire ? Ce n’est pas en baissant encore les coups de production qu’on vendra plus. Le cas de l’Allemagne est évocateur. Prenons l’exemple des voitures. Elles sont assez chères mais trouvent acquéreurs. Tout d’abord la qualité du produit, puis sa solidité incitent beaucoup de gens des classes moyennes à s’endetter et ceci au nom d’un certain standing. Ce qui se passe en France pour la mode est comparable en Allemagne pour des produits de grande consommation. Les moins nantis sont prêts à faire des sacrifice. Pour arriver à remonter la pente il faut absolument retrouver les atouts d’antan. N’oublions pas la créativité des années 60 où l’industrie française surprenait. Le Concorde ou la DS sont des exemples qui devraient se reproduire. Maintenant nous naviguons dans une certaine banalité, ce qui est regrettable. Les clients ne manquent pas, mais il faut les séduire. Ils sont prêts à tout s’ils ont l’impression d’acquérir un produit fétiche. La baisse de l’euro serait une bonne opportunité pour combler les trous, mais nous ne pouvons pas en profiter, faute de produits adéquats. Pour remonter la pente il faut se réinventer. Cela prend beaucoup de temps. Pas de retombées économiques tant que les nouveaux projets sont au stade du prototype. Et pour en arriver là il faut investir. Où prendre l’argent ? La Commission de Bruxelles envisage de donner un grand coup de collier ces prochains mois. Peut-être un début, mais à très long terme. C’est ce qu’il faut faire comprendre au peuple de France. La politique, quelle que soit sa couleur, ne peut qu’apporter des encouragements, guère plus. Sans l’apport des employeurs et des employés, la stagnation et le déclin perdurera. J’espère que le grand élan patriotique de ces derniers jours, incitera beaucoup de citoyens à retrousser leurs manches et à se mettre au travail. Pour réussir ce pari qui aujourd’hui semble bien compromis, il faut avoir le moral ! Il serait néanmoins naïf de croire que « Charlie » puisse régler tous les problèmes existants, mais si l’espoir émerge rien n’est perdu ! Allez les bleus !
pm