Jeudi, d’une minute à l’autre, la Banque nationale suisse a supprimé le taux planché par rapport à l’euro. Le franc suisse a augmenté de 30%. La bourse de Zurich a réagi en conséquence. L’économie est en état de choc. Dans de telles conditions il est à prévoir que les exportations reculeront. Cela entraînera des restructurations à la baisse ayant pour conséquence le chômage. Et tout ceci sans préavis ! Une fois de plus les spéculateurs se rempliront les poches au détriment de l’industrie. Une attitude qui a pour conséquence le mépris du travail. L’exemple néfaste de la Grande Bretagne qui a sacrifié son outil productif au profit de la haute finance me revient à l’esprit. Un pays où la planche à billets a plus d’importance que le génie créatif de ses habitants est un signe de décadence. La City tient le haut du pavé ayant pour conséquence une désertification au niveau des entreprises. La Suisse, qui produit avant tout pour l’exportation, pourrait à moyen terme se retrouver dans une situation identique. Il n’est donc pas étonnant que l’industrie horlogère craint pour son avenir. Probablement la politique de la Banque centrale européenne et la baisse du pétrole ont amené la BNS à prendre une telle décision. Je me mets à la place des patrons et comprends parfaitement qu’ils souffrent d’insomnie. On leur demande l’impossible. Comment pourront-ils s’adapter du jour au lendemain à une telle situation ? De même pour les employés qui doivent craindre le pire. Lorsque les banques se mettent à douter de la marche des affaires, elles réduisent les marges de crédit. C’est ce qui risque d’arriver en Suisse. En Allemagne, en 2008, les PME ont été placées au pied du mur. On leur a coupé les vivres. Des faillites en ont été la conséquence. Une fois de plus il est possible de voir qui a vraiment le pouvoir. Quelles seront les conséquences pour l’UE ? Il est probable que le nombre des frontaliers diminuera entraînant une crise momentanée dans les régions limitrophes, Mais elle pourrait être limitée dans le temps. Si la hausse du franc suisse devait perdurer, cela ne m’étonnerait pas que des entreprises viennent s’établir en périphérie outre Helvétie afin de rester compétitives. C’est probablement ce que je ferais si j’étais à la tête d’une entreprise. Cela entraînerait évidemment une hémorragie au détriment de la Suisse. Je me pose la question de savoir si les banquiers ont vraiment pensé aux conséquences ? Les crises financières ont démontré que les grands argentiers réagissent qu’a court terme. Il est probable que la tentation du gain rapide a été à la base de cette décision. En tous les cas on peut partir du principe que la confiance en a pris un sacré coup. Qui pourrait encore se fier aux instituts financiers ? Il sera intéressant de suivre ces prochains jours l’évolution du taux de change. Est-il le signe avant-coureur de la déflation ? Une partie de poker qui pourrait nous entraîner aussi dans son sillage. La BCE réagira-t-elle pour arrêter la baisse ? Réponse d’ici peu !
pm