François Hollande s’est rendu à La Cité nationale de l’histoire de l’immigration et a lancé un appel pour plus de tolérance vis-à-vis des étrangers. Il a rappelé que la France avait profité de leur venue, que ce soient dans les domaines culturels ou économiques. Bien des décideurs sont issus à l’origine de leurs rangs. Le Président a plaidé pour le maintien des accords de Schengen garantissant la libre circulation des personnes au sein de l’Europe. Cette visite a lieu dans un contexte tendu. Les pays de l’UE sont en proie à une xénophobie de plus en plus virulente. À Dresde plus de 15.000 personnes ont défilé lundi soir pour « sauvegarder l’occident face à la montée de l’Islam ». Des citoyens conservateurs encadrés pas des néonazis. Une dérive ? Angela Merkel a critiqué vertement ce genre de manifestation, mais qu’a-t-elle comme moyens pour enrayer une évolution qui trouve de plus en plus d’adhérents ? Appeler à plus d’indulgence en ce qui concerne les réfugiés politiques ne servira pas à grand chose avec la peur qui règne actuellement. Les gens se sentent menacés et le disent ouvertement. Il faut dire que les agissements des fondamentalistes ne favorisent pas le calme. La prise d’otage de Sydney est un jalon de plus dans la direction de la violence. Il est difficile de faire comprendre à la population que tout amalgame entre le terrorisme et une grande religion monothéiste est une hérésie tant la haine gagne du terrain. Le respect d’autrui doit être pratiqué de part et d’autre. À l’heure actuel il ne l’est pas. Que nous le voulions ou pas, nous nous trouvons dans un état de guerre. Mais à l’encontre de conflits classiques, comme celui de l’Ukraine, il n’y a pas d’interlocuteurs avec qui négocier. Une haute autorité de l’Islam n’existe pas. Nous avons affaire à des groupuscules qui agissent indépendamment les uns pas rapport aux autres. Cela me rappelle la guerre de trente ans, où des hordes de paysans ont dévasté l’Europe. Dans de telle conditions il n’est pas étonnant que des gens comme vous et moi essaient de se défendre par leurs propres moyens. Mais attention, on est à deux pas de la politique de la ratonnade et du lynchage. Une situation insupportable. C’est une bombe à retardement pour tout le continent d’où il ne sortira qu’un vainqueur : l’extrême-droite. C’est là qu’on peut s’apercevoir à quel point la démocratie à les pieds fragiles. À vrai dire je n’ai pas non plus de réponse. Sommes-nous engagés dans un processus qui au bout du compte nous anéantira tous ? Il faut le craindre !

pm

http://www.liberation.fr/politiques/2014/12/15/suivez-en-direct-le-discours-de-hollande-sur-l-immigration_1164098

Pierre Mathias

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