La France dépasse avec 4,3% de déficit de loin la règle d’or des 3% édictée par la Commission Européenne. En mars 2015 on espère atteindre les 4,1%. Même si le gouvernement rabotait par ci et par là quelques prestations, cela ne servirait qu’à une chose : provoquer encore plus de précarité. La situation est comparable à celle d’une famille, où la décision a été prise de faire plus d’économies. Dans un premier temps cela peut coller, mais un jour il arrive dans la boîte aux lettres des factures qu’on avait oubliées ou un flash sur l’autoroute. Cela suffit pour déstabiliser tout le plan d’économie. Dans le cas d’un coup dur il manque tout simplement les réserves. Un observateur attentif remarquera assez rapidement que c’est du côté des recettes que le bât blesse. Si les rentrées d’argent s’amenuisent de plus en plus, il ne peut pas avoir de miracles. Il en est de même pour la France, où le marché s’épuise. Je souscris entièrement à une politique de relance au niveau européen. Il faut absolument réinvestir au lieu de remplir de ducats d’or des chaussettes de laine et les cacher sous le matelas. Mais la confiance s’est évaporée. Les partenaires sociaux se tirent dans les pattes au lieu de réfléchir par quels moyens sortir de l’ornière. Je suis bien sûr d’avis qu’il ne faut pas vivre au dessus de ses moyens. Mais des investissements pour remettre sur pied l’outil industriel ne sont pas comparables avec des visites dans des clubs de nuit. C’est de l’argent bien placé. C’est dans une situation comme celle que nous vivons actuellement, qu’il faudrait faire quelques dettes. Mais la règle d’or l’interdit. Heureusement que Jean-Paul Juncker envisage de dépenser plus de 300 milliards d’euros pour donner un coup de fouet à un continent qui en a bien besoin. Je crains que cela déplaise à Madame Merkel qui réagit comme une mère de famille timorée. A-t-elle compris que ce n’est pas qu’en économisant qu’il sera possible de stabiliser les pays à court d’argent. En ce qui concerne la France elle ne pourra que s’en sortir si elle remet en question toutes les infrastructures étatiques et privées. Les résultats escomptés se feront attendre. Mais sans une telle réforme, le pays tout entier risque de péricliter. C’est la raison pour laquelle je ne trouve pas tragique que le budget ne corresponde pas aux souhaits de Bruxelles. La raison pour laquelle l’UE se doit d’être plus flexible.

pm

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/12/04/budget-les-erreurs-de-la-commission-dans-sa-lutte-contre-les-idees-recues_4532623_4355770.html

Pierre Mathias

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