« Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan. (…) Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Les gens souffrent, les gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous pouvez parler, c’est de l’argent et du conte de fée d’une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ? Depuis plus de quarante ans, la science est claire comme du cristal. Comment osez-vous regarder ailleurs et venir ici en prétendant que vous en faites assez ? (…) Vous dites que vous nous entendez et que vous comprenez l’urgence mais je ne veux pas le croire. » Voilà les mots qu’a exprimé Greta Thunberg à l’ONU à New-York hier. Ceci devant environ 60 dirigeants du monde entier. Elle a démontré qu’elle était avec ses 16 ans une battante, une jeune fille qui a de la suite dans les idées. Elle a su utiliser le bon forum pour que son discours ait de l’impact. C’est la réaction que j’appelle depuis longtemps de mes vœux, que les jeunes se fassent enfin entendre, qu’ils manifestent d’une part leur mécontentement, et ils ont des raisons de l’être, et de l’autre qu’ils cherchent eux aussi des solutions à nos problèmes de société, non seulement dans le domaine climatique. Le rôle de la jeunesse est d’être constamment en mouvement, de ne pas se laisser entraîner dans l’impasse par le matérialisme. Au contraire ! « Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison. Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça. » Il s’agit de montrer du courage en montant sur les créneaux pour exprimer sa colère. Greta n’a pas manqué de le faire. Je suis de ceux qui admirent cette constante chez cette jeune fille atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme.
Lorsque des « grands esprits » comme le philosophe Michel Onfray se déchaîne contre elle, en déclarant qu’elle est plus ou moins une pauvre chose téléguidée, je dirais haut et fort, qu’il ne doit rien comprendre à des personnes atteintes de cette maladie. Je connais personnellement d’un peu plus près un tel cas et peut dire, que de tels patients sont les derniers à être des marionnettes. En principe ils ne se laissent pas manœuvrer, guider par le bout de leur nez. Même si certains ont sauté sur le train en marche, je suis d’avis que Greata Thunberg agit d’elle-même, que de faire un discours à la tribune de l’ONU demande beaucoup de cran. Il faut vraiment être convaincu pour le faire, avoir des idées très précises que ce que devrait être le monde et ses habitants. Ceux qui voudraient que Greta tire d’un chapeau-clac des solutions toutes faites, n’ont rien compris à sa démarche. Ce n’est pas à elle de donner des recettes miracles, mais aux scientifiques et ensuite aux politiques d’agir en conséquence. Nous nous trouvons dans une situation, où les semi-mesures ne servent plus à rien. Pour obtenir un résultat, il faudra des décisions qui risquent de mettre à feu et à sang la planète entière. De vouloir ménager le chou et la chèvre ne peut qu’aggraver encore plus les problèmes que nous devons affronter. Un défit des plus fondamentaux.
pm