Ce n’est guère réjouissant, l’agence de notation Standard & Poor’s tire à boulets rouges contre le budget de 2015. Il ne le trouve tout simplement pas à la hauteur de la situation critique dans laquelle se trouve la France. Avec un déficit de 4,3% on est loin du résultat escompté de 3%. Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, trouve la France frileuse en ce qui concerne les réformes. Quant à Madame Merkel elle campe sur ses positions: la rigueur. C’est là qu’il y a désaccord. Le gouvernement français aimerait probablement faire plus, mais ce serait politiquement un suicide. Il n’a pas pu convaincre les citoyens de la nécessité de se serrer la ceinture et de faire encore plus de sacrifices. La plupart des gens ont l’impression que l’UE fait tout pour saborder la France. L’aversion envers Bruxelles augmente de plus en plus. À leurs yeux, c’est la Commission qui est en partie responsable de la situation. Bien sûr aussi l’arrogance de l’Allemagne. Les citoyens partent du principe qu’ils ne sont pas à l’origine du marasme actuel. C’est leur trait de caractère. Je les vois mal faire des sacrifices identiques à ceux que Gerhard Schröder a fait subir à son pays. L’agenda 2010 était une potion très amère. Les plus démunis ont dû casquer et se sont retrouvés au seuil de la misère. Il n’y a pas eu d’émeutes, tout au plus quelques manifestations. Ce ne serait pas le cas en France. Tout gouvernement hésiterait à aller aussi loin, car cela pourrait faire éclater une révolution égale à 1968. Une fois de plus le Président préfère traîner un boulet derrière lui. Tout ce qui arrive est du goût de Marine Le Pen. Si cela continue ainsi, ses chances augmenteront de jour en jour. Bruxelles ferait bien d’y songer. Si la France vacillait du point de vue politique, ce serait un désastre bien plus grand qu’un budget déficitaire. Je pense que les responsables feraient bien d’y songer.
pm