Normalement je devrais plaider pour l’Europe des régions. Les sondages en Écosse devraient me faire plaisir. Mais je ressens autre chose. J’ai beaucoup de compréhension pour tous ceux qui cherchent la proximité. Mais j’y vois aussi un grand danger. La peur que le régionalisme se transforme en xénophobie n’est pas tirée des vers. Il y a qu’à prendre l’exemple helvétique. Des citoyens « bien pensants » érigent des barrières virtuelles en prétendant ainsi sauver leur identité. Ce qu’ils encouragent c’est l’esprit mesquin de clocher. Ils ne voient pas plus loin que leur nez et discriminent toutes personnes un peu trop bronzées. Le tout dans un microcosme. C’est à la fois lamentable et ridicule. L’Europe ne peut que se désagréger dans de telles conditions. Si on continue ainsi, il faudra mettre des postes-frontières tous les 50 kilomètres. Est-cela le progrès ? Les Anglais ont sûrement fait de graves erreurs en Écosse. L’intérêt qu’ils lui portent subitement est un sauve-qui-peut de la pire sorte. Ils auraient dû y penser avant. Malgré certaines réticences que je portes envers la fière Albion, je souhaite à cause des points évoqués, que la Grande Bretagne reste unie comme aujourd’hui. Encore un argument plaidant dans ce sens : en ex-Yougoslavie ils y eu des milliers de mort lors de son démembrement. L’histoire ne se répète pas me direz-vous, mais personne ne peut mettre la main au feu si l’Europe redevient un patchwork. Ne revenons pas la guerre de trente ans, où d’un village à l’autre on s’entre-tuait.
pm