Recep Tayyip Erdogan sera probablement le président de la Turquie ce soir. Une fois de plus les regards se dirigent sur un homme qui dit incarner l’identité historique de son pays. Veut-il en quelque sorte faire renaître l’empire ottoman ? Reprendre la place qui semble lui être due au Proche-Orient ? Cela ne présage rien de bon pour l’occident. Il est probable que la Turquie fera tout pour affirmer sa suprématie. Tout en étant membre de l’OTAN, la tentation sera grande d’être plus indépendante par rapport à ses alliés européens et américains.Elle fera tout pour arbitrer la situation en Syrie et en Irak. Il est à prévoir qu’elle réagira contre l’expansion du califat, tout en le ménageant pour ne pas nuire à son influence. Les données économiques sont un atout de poids. Pouvoir contrôler la production pétrolifère est une donne essentielle pour l’avenir. Cela revient à dire que nous perdrons de plus en plus d’influence. Notre désarroi, en ce qui concerne les conflits actuels dans ces régions, est la confirmation éclatante de notre impuissance. Pour la Turquie une occasion inespérée de gagner du terrain. Il est grand temps que l’Union Européenne prenne enfin du poil de la bête ; qu’elle agisse en conséquence. Elle doit parler enfin d’une seule voix et donner son soutien aux populations opprimées. Il est à craindre que Recep Tayyip Erdogan épaule des factions hostiles à nos intérêts si cela peut lui apporter quelque chose. Il n’a pas de scrupules à se faire et fera tout pour redorer son blason. Le nationalisme fait partie de sa panoplie. Un attrape-nigauds aux conséquences incertaines.

pm

http://www.lemonde.fr/international/article/2014/08/09/turquie-m-erdogan-grand-favori-de-la-presidentielle_4469506_3210.html

Pierre Mathias

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