La discussion qui s’est enflammée au sein du groupe socialiste de l’Assemblée Nationale est du point de vue politique normale ; bien moins lorsqu’on jauge son aspect pragmatique. Martine Aubry a raison lorsque elle place l’opinion personnelle d’un député en haut de la pyramide. Mais lorsque la chaumière brûle, il faut tout d’abord éteindre l’incendie au lieu d’attiser les flammes. Nous sommes dans une situation qui se dégénère de plus en plus. Le FN glane de plus en plus de voix et que fait la majorité : elle se tire dans les pattes ! N’avez-vous pas compris que nous nous trouvons dans un cul-de-sac ? Il en va de la nation toute entière, pas seulement du PS. Je suis le dernier à cautionner entièrement la politique de Manuel Valls, mais je ne vois pas d’autres solutions que de ménager un gouvernement menacé d’agonie. Je ne vois pas ce que le désordre pourrait nous apporter. Comme homme de gauche, j’ai du mal à accepter ce qui se déroule. Je trouve qu’il est parfaitement déplacé d’entretenir la zizanie pendant que le paquebot coule. Je salue au passage le Titanic que le capitaine considérait comme étant solide comme roc, pouvant braver tous les icebergs ! Le résultat nous le connaissons ! Mais je ne suis pas du gabarit de ceux qui quitte le bateau lorsqu’il sombre dans les eaux noires de l’océan. Cela peut paraître ridicule aujourd’hui, où l’égoïsme prime, où le « moi je » est un évangile. Madame Aubry, nous sommes obligés de choisir des priorités. La seule possibilité est l’intérêt de la France, pas celui d’un individu, quelle que soit sa position.
pm