Pendant qu’Angela Merkel s’est rendue à Auschwitz pour rendre hommage aux victimes des nazis et de là, jeter l’anathème sur la montée vertigineuse de l’extrême-droite en Allemagne, à Berlin se tient le congrès du SPD. Qu’on le veuille ou non, il a été marqué par le spectre d’une menace extrémiste qui tient en otage le pays. Que ce soit la xénophobie, l’antisémitisme ou le totalitarisme nationaliste, l’atmosphère politique est infestée par l’AfD qui a encore fait un pas de plus en direction du néonazisme lors des dernières élections. En récoltant avec un programme raciste entre 20 et 30 % des voix, le « Flügel » l’aile extrémiste de ce parti a dévoilé quelles étaient ses vues, celle de réhabiliter le 3ème Reich, sans le nommer. Il est évident que le congrès du SPD qui a lieu en ce moment ne peut pas se départir de cette ambiance. Il a certes élu à sa tête Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, deux représentants de la gauche du parti, marqué verbalement ses différences avec son partenaire de la grande coalition (Groko). Mais il n’était plus question de faire chuter le gouvernement. Que la volonté d’entamer tout d’abord un débat avec la Chancelière. Weiterlesen

Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans se retrouvent à la tête du SPD. Avec 53 % contre 45 % pour Olaf Scholz, et Katia Geywitz, le score élevé a été une surprise. Ce sont les membres du parti (425.000) qui avaient eu l’occasion de donner leur voix. 217.000 ont tranché pour un virage à gauche. Pour la plupart des camarades qui sont opposés à la coalition gouvernementale avec le CDU/CSU. Ils veulent avant tout que leur parti s’engage d’une manière plus décidée pour les mesures à prendre en ce qui concerne le climat ou l’équilibre social. Ils se prononcent ouvertement pour une analyse plus pointue de la révolution numérique et en jauge les conséquences que cela aurait avoir pour les citoyens. Saskia Esken a fait des études dans ce domaine. Elle connaît parfaitement bien les perspectives qui se présenteront demain, dues à la robotique et à l’intelligence artificielle. Elle ne passe par quatre chemin pour exprimer ses craintes quant à l’emploi. Il est évident qu’il y aura un grand dégraissage, peut-être le plus grand depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Des perspectives menaçantes pour bien des employés et des travailleurs. Ses connaissances professionnelles ont été sûrement un atout de taille pour elle et pour Norbert Walter-Borjans qui ont obtenu l’aval des jeunes. Ils ont voulu que la nouvelle tête du SPD prennent en compte leurs soucis, car en fin de compte il s’agit d’eux. Mais aussi d’adapter le système politique à la situation actuelle et celle de demain. Weiterlesen

La sociale démocratie allemande a mis aux voix six couples de candidats pour la présidence du parti. Olaf Scholz et Klara Geywitz ont reçu l’aval de 22,68 % des militants, qui avaient été appelés à choisir les prochains dirigeants. En seconde place se trouvent Norbert Walter-Borjans et Saskia Esken avec 21,04 %. Le ministre des finances et vice-chancelier arrive avec sa partenaire en tête. Une très courte victoire pour « les légalistes », ceux qui aimeraient continuer à gouverner jusqu’en 2022 avec les démocrates et les sociaux-chrétiens. Le second couple, composé de l’ancien ministre des finances die la Rhénanie-Westphalie, celui qui avait acheté des disquettes à des traders helvétiques, composées des noms de fraudeurs fiscaux, et d’une députée du Bundestag, sont plus septiques par rapport à la coalition. Le but escompté est de réveiller enfin la Belle au bois dormant. Mais elle ne faut pas qu’elle compte sur le baiser d’un prince-charmant, loin s’en faut. Pour renaître des cendres comme le valeureux Phénix, elle sera forcée de se remettre en question. On ne pourra plus flâner comme cela a été le cas jusqu’à présent, vouloir plaire à tout le monde. Qu’y a-t-il de séduisant chez une femme qui cherche avant tout à passer inaperçue ? Celle qui ne veut surtout pas provoquer ? Pas étonnant que beaucoup de gens la considère comme étant fade. Il faudra mettre enfin du sel et du poivre dans la soupe, afin qu’elle ait enfin plus de goût. En ce qui concerne Olaf Scholz et sa colistière rien ne changera. Ils sont trop sages. Weiterlesen

Le 1er septembre sera-t-il une date butoir en ce qui concerne l’Allemagne ? Le retour en force des émules d’Adolf Hitler ? Probablement pas, mais il est à prévoir que l’extrême-droite prenne aujourd’hui un sérieux coup de vitamine dans le cadre des élections régionales dans le Brandebourg et en Saxe. Le hasard veut que je sois aujourd’hui à Potsdam, l’occasion éventuellement pour moi de jauger l’ambiance. Il est malheureusement à prévoir que l’AfD soit en tête de course dans ces nouveaux länder. Une situation qui me met hors de moi. Comme je l’ai déjà écrit dans le passé, il y a eu de graves erreurs de faites lors de la réunification, mais force est de reconnaître que l’ex-RDA se trouve aujourd’hui dans une situation incomparable à celle qu’elle a été au cours « des années bétons ». Il est indéniable que les citoyens jouissent d’une liberté qu’ils n’avaient jamais eu depuis 1933, à l’avènement du nazisme. Ils ont vécu en dictature pendant 56 ans ! Et maintenant ils plébiscitent un parti qui voudrait les renvoyer à la case de départ ! Lorsque je vois cela je me pose la question, si 1989 n’a pas été un grand échec ? S’il n’aurait pas été mieux d’avoir deux États sur le territoire allemand ! Il y a une grande colère en moi de voir à quel point les gens sont bêtes! De suivre comme des moutons ceux qui leurs promettent monts et merveilles, qui par leurs coups de gueules racistes, leurs font croire qu’ils sont les fers de lance du nationalisme germanique, que c’est à eux de mettre un terme à l’esprit de tolérance, pour anéantir tous parasites. Évidement tous les sous-hommes bronzés, qui n’ont qu’a allé se faire voir ailleurs ! Weiterlesen

Cela a ressemblé à un carnage ce qui s’est passé avec Andrea Nahles, la présidente du SPD. Elle a été littéralement obligée de jeter l’éponge. Les critiques envers elle ont été d’une rare cruauté. Je n’étais pas un de ses partisans inconditionnels, la trouvant, malgré ses grandes qualités intellectuelles, parfois un peu déplacée dans ses interventions. Elle n’a pas su donner un nouvel élan à son parti, n’a pas eu le courage de jeter par dessus bord des slogans du passé, qui n’attirent plus personne aujourd’hui. Elle a été le capitaine d’un bateau ivre qui n’avait plus accès à un port. Malgré un naturel plutôt volontariste, elle a butté contre les dogmes du SPD, qui le paralysent au lieu de lui donner une structure. Une fois de plus on s’en est pris aux personnes au lieu de faire un examen de conscience en ce qui concerne les objectifs à atteindre. Comme je l’avais prédit à maintes reprises, je pense que le destin du SPD sera identique, à celui du PS en France. Cela ne m’étonnerait pas, que s’il continue sur cette lancée, il atteigne un jour 6 % des voix. Quelle en est la cause ? Comme ce serait le cas pour un moulin à prière, les thèses évoquées ont fait leur temps. De même que la CDU qui subira le sort des Républicains. La politique allemande traditionnelle est entrain de s’effilocher, car à part les Verts, tout est assez ringard. Qui ne met pas le climat en première place de ses objectifs, est soit aveugle ou réfractaire à la réalité. Il ne sert à rien de jeter l’anathème sur Donald Trump, si on n’est pas en mesure de procéder à une réforme complète de la manière de gérer l’environnement. Andrea Nahles a aussi fait le jeu du lobby de l’automobile en ce qui concerne le diesel et de ses nuisances ou en acceptant sans broncher les normes du CO2 imposées par Angela Merkel à Bruxelles. Il y a certes un lien entre la situation sociale et des mesures environnementales, qui peuvent éliminer des emplois, un problème de taille qui n’a pas été résolu jusqu’à présent, mais il aurait été bon que le SPD ait été plus novateur dans ce domaine. Weiterlesen

La nouvelle présidente de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, a exprimé son inquiétude au sujet du mouvement des gilets jaunes en France. Pas sans raison. Il y a aussi outre-Rhin un ras-le-bol en ce qui concerne l’action du gouvernement de la grande coalition et de Madame Merkel, qui ne manque pas un jour de faire remarquer d’une manière occulte, que son règne arrive à la fin. Elle ne s‘exprime pas verbalement, mais elle est plus figée que jamais et ne prend plus de risques. Une fois de plus elle a suivi l’exemple de certains de ses collègues et n’a pas su débrailler lorsqu’elle a été à l’apogée du pouvoir. Ce qui se passe actuellement ressemble bien à du réchauffé, pas à une relance. Dans la période que nous vivons actuellement une tare qui risque de jouer un mauvais tour à un peuple qui vire de plus en plus à droite. Comme en France, il y a de la récupération du fait des néofascistes. Annegret Kramp-Karrenbauer, comme femme placée plus à gauche que la chancelière, se rend bien compte que son parti est plus ou moins dans l’incapacité de récupérer tous ceux qui avaient votés pour lui et qui ont choisi aujourd’hui l’extrême-droite comme famille politique. Se rabattre sur la gauche démocratique ne lui servirait pas à grand-chose, car le SPD a tellement perdu de plumes, qu’il risque aux prochaines élections de disparaître de l’échiquier politique comme cela a été le cas du PS. Les Verts avec près de 21 % des électeurs ont le vent en poupe et se trouvent en pool-position. Sans parler de l’AfD, qui risque de glaner bien des voix lors des régionales dans les Länder de l’Est. Nous assistons au délabrement de ce qui a été depuis la guerre un gage de stabilité en Allemagne. La grogne est d’autant plus grande, que le système social est d’une injustice flagrante, bien pire qu’en France. En cas de perte de votre emploi vous risquez de vous retrouver le bec dans l’eau sans chance de pouvoir réémerger. Il n’est pas dans la tradition de ce pays, de se remettre en question. Weiterlesen

Vue de Berlin, l’agonie du PS à l’université d’été de La Rochelle, prend l’allure d’une partie de poker-menteur. Olivier Faure, le premier secrétaire, essaie de gagner du temps en montrant une soi-disant quiétude, que je qualifierais plutôt mal à propos. Marie-Noëlle Lienemann, la sénatrice de l’aile gauche du parti, soutient son ami Emmanuel Maurel, qui brille par son absence. N’a-t-il pas l’ambition de rassembler toute la gauche pour les élections européennes ? Jean-Luc Mélenchon et les autres leaders de « La France insoumise » n’attendent-ils pas cela pour se redonner du punch ? Un peu comme si les fossoyeurs étaient devenus des chefs scouts. Que de ruines… que d’espérances perdues ! Parfois je me demande, si Olivier Faure ne ferait pas mieux de mettre la clef sous le paillasson ! Mais que dirait Jean Jaurès ? Il serait triste, profondément tourmenté, lui qui a sacrifié sa vie pour une cause, qui à mes yeux, est encore aujourd’hui des plus nobles, celle de la solidarité envers les démunis, celle de l’empathie pour le peuple. N’est-ce plus que du pipeau ? Bien qu’ayant quitté le PS, parce que je trouvais inepte de soutenir un parti, où les carrières personnelles comptent plus que le contenu d’une politique de gauche, qui devrait dépasser de loin de tels clivages, j’éprouve un profond malaise en voyant ce champ de ruines. Je ne pense pas qu’un rebond soit possible dans de telles conditions. Il est évident que dans une telle ambiance j’essaie de faire des comparaisons avec ce qui se passe actuellement avec le SPD en Allemagne. Weiterlesen

Avant son départ pour les États-Unis, Emmanuel Macron a donné une interview à la chaîne ultra-conservatrice Fox en Anglais. Il a tout d’abord déclaré qu’il ne reculerait pas d’un centimètre en ce qui concerne les réformes amorcées en France. Qu’il avait été élu pour donner au pays une vigueur nouvelle. Même si le renouveau pouvait faire mal, il serait inconcevable qu’il recule. Il voulait donner ainsi au gouvernement américain la certitude, qu’il était un battant, qui avait l’intention d’assurer le leadership en Europe. Pour l’instant il a partie facile, car Angela Merkel titube en ce début de législature. Elle a été obligée de lui laisser la préséance, non pas par inclination, plus par faiblesse. Cela concerne aussi le SPD, qui a élu à sa tête Andrea Nahles, mais à un score faible. Tant que ce parti ne reprendra pas du poil de la bête, les gouvernants allemands seront à la traîne. Cela avantage évidemment le Président de la République, qui pourra marquer ainsi des points à Washington. Il a ensuite souligné qu’il entretenait de bons rapports avec Donald Trump, contrairement à la chancelière. Il part d’un point de vue pragmatique en se disant que tant que la situation aux USA est telle, il vaut mieux composer avec son président, au lieu de s’enferrer dans un débat contradictoire qui ne changerait rien. Cela peut sembler un peu gênant, mais il veut tout faire pour que l’UE ne perde pas contact avec Trump en ce moment, le moins qu’on puisse dire,tendu. Weiterlesen