Depuis une année les Gilets jaunes hantent les rues et les ronds-points de France, essaient de faire valoir les droits des citoyens afin de mieux gérer le quotidien. La plupart des familles des classes modestes se trouvent dans la mouise. Elles n’arrivent pas à joindre les deux bouts, à passer des mois sereins. Que ce soient les charges ou les impôts, elles se sentent lésées. Ne voyant pas d’autres moyens que de clamer leur désarroi et leur colère, les déshérités ont répondu à l’appel des Gilets jaunes. Tout d’abord pour protester contre la loi carbone, puis ensuite contre les mauvais salaires, le chômage. Les questions soulevées méritaient qu’on les aborde. Tout d’abord le gouvernement chercha à calmer les esprits, sans vouloir faire de grandes concessions. Peut-être pensait-il qu’il serait possible de calmer les esprits par l’usure. Cela ne fut pas le cas. La colère monta de plusieurs crans et les dirigeants furent forcés de céder. Des milliards furent consacrés à des réformes cherchant à baisser les charges. Il y eut le grand dialogue, la tentative de parler ouvertement des problèmes ayant causé ce mouvement de grogne. Hier 28.000 personnes ont défilé en France et en Navarre. Beaucoup étaient déçues que l’éléphant accouche d’une souris, car il attendaient que la porte du jardin d’Éden s’ouvre subitement, ce qui n’a pas été le cas. Dès le début j’ai été contre cette forme de protestations, pas sur le fond mais sur la forme. Je ne pense pas qu’une action débridée porte finalement les fruits qu’on attend d’elle, ce qui à mon avis se confirme aujourd’hui malgré certains succès. Et ce qui manque le plus cruellement, c’est une remise à plat de tout notre infrastructure sociale. Aussi au sujet du comment ! Il est évident que l’État ne peut pas se transformer d’un jour à l’autre en une vache de lait. Qu’on le veuille ou non, ses possibilités sont limitées, face à l’énormité de la situation financière dans laquelle se trouve bien des familles. Weiterlesen

Que ce soit la marche pour le climat et l’opposition au remaniement des retraites hier à Paris, je ne peux qu’approuver que les citoyens manifestent pacifiquement. Où j’ai beaucoup plus de mal à accepter de telles démarches, c’est lorsque des voyous comme ceux appartenant au bloc noir, se mettent en tête de faire de la casse, pour le plaisir d’en faire. Ils se réclament faire partie des gilets jaunes et se battre pour leurs idéaux. Hier ils se sont introduits dans les rangs des écologistes et ont pu, sous leur couvert, s’en donner à cœur-joie. Les exactions ont pu être limitées, car le mouvement des gilets est en chute-libre. La raison en est qu’il n’y a pas de programme bien précis, qu’il y a certes un vent de colère, mais que ce dernier ne se traduit pas dans une politique bien précise. Cela fait plutôt désordre. En voulant faire de la surenchère, certaines personnes ne voient pas qu’elles sont en train de saborder les armes dont la politique dispose, comme le droit de manifester ouvertement son opinion. Pour moi une loi fondamentale de la politique. Mais il est faux de vouloir en faire que de la polémique sans but bien précis comme ce n’était pas le cas au début du mouvement des gilets jaunes. Il fallait faire capoter la nouvelle loi carbone, ce qui s’est effectivement passé. Le deuxième succès a été les pressions exercées contre le président de la république et son gouvernement. 17 milliards ont été accordés pour que plus de justice sociale règne en France. Bravo ! Weiterlesen

À l’occasion de la libération de Bormes-les-Mimosas il y a 75 ans, à deux pas de la résidence de villégiature du Président de la république de Fort Brégançon, Emmanuel Macron a prononcé un discours, entamant ainsi la rentrée. « Notre pays parfois se divise, nous avons connu ces derniers mois des moments difficiles, de divisions, dont il faut savoir sortir, Il y a parfois des bonnes raisons d’être en désaccord, et il faut les respecter. Il y en a d’autres qu’on peut contester, il faut toutefois savoir les entendre. » Ce sera la ligne qu’il suivra jusqu’à la fin de son mandat. C’est un appel pour rejeter la résignation à l’aide de la réconciliation. Un appel que je trouve impératif, étant moi-même sujet de plus en plus au doute, parfois même au désespoir de voir dans quelle direction nous nous dirigeons. Moi qui est toujours combattu la mentalité « après moi le déluge », me vois parfois baisser la tête par lassitude. Il est vrai que nous nous trouvons de plus en plus confronté à un combat de sourds, où personne ne veut écouter son adversaire. Il est vrai que j’attends un tout petit peu de soleil, mais pourra-t-il se faufiler entre les nuages menaçants qui obstruent la vue sur un avenir meilleur. Weiterlesen


Non, le mouvement des Gilets n’est pas encore un évènement classé. Emmanuel Macron a déclaré : « Il y a des problèmes profonds dans notre pays qui sont liés à l’injustice, aux difficultés économiques qu’on connaît depuis très longtemps, parfois aux doutes qui existent, aux défis qu’on a devant nous liés au vieillissement, au numérique, à l’écologie. » Je pense que les blessures sont si profondes, qu’il est impossible qu’elles se cicatrisent aussi rapidement. J’approuve ce que dit le président, mais voudrais ajouter qu’il y a un grave problème psychologique. Bien des Français ne trouvent plus leur identité. Ils ont bien du mal à s’adapter dans un monde moderne, car le capitalisme que nous connaissons actuellement, ne tient pas compte des aspirations de l’individu. Pour bien des décideurs économiques, le personnel n’est qu’un outil. Pas des personnes ayant une âme, des êtres vulnérables qui ont un urgent besoin d’empathie. Ce n’est pas l’argent qui guérira les plaies. Seule plus de proximité pourra éventuellement apporter un peu de soulagement. Vous me direz que ce phénomène est identique dans d’autres pays. D’accord, mais probablement leurs citoyens ont ou jeté l’éponge ou ont su mieux s’adapter. Cela ne peut pas être le cas des Français qui sont au plus profond d’eux-mêmes un peuple fondamentalement politique. Emmanuel Macron pourraient encore faire de grandes concessions économiques et sociales, le sentiment de malaise restera, car il est profondément ancré au sein de chacun. Weiterlesen

« Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme qui profite de plus en plus à quelques-uns. Je ne veux plus que nous considérions que le sujet d’ajustement économique et de la dette prévaut sur les droits sociaux ». C’est ce qu’a déclaré Emmanuel Macron devant les délégués mardi réunis à une conférence de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève. Il a reconnu avoir suivi une voie qui ne pouvait plus servir de référence. Avec la volonté de vouloir régler au plus vites les problèmes de la France, il a déclenché un vaste mouvement de protestations. Ce n’est pas en préconisant l’activisme, qu’il est possible de faire bouger les choses. Comment avait-il pu ne pas assez tenir compte des problèmes sociaux des citoyens ? En voulant se défaire des contraintes du capitalisme en les prenant de cours, telle avait été sa volonté, mais les sacrifices qui en résultaient devinrent de plus en plus insupportables pour ceux qui avaient déjà de la peine à boucler la fin des mois. Il était impossible dans ce cas-là de leur promettre des lendemains meilleurs. De belles paroles qui ne pouvaient pas éradiquer la situation dans laquelle ils se trouvaient. Le mouvement des Gilets jaunes lui a fait comprendre qu’il faisait fausse route. « Quand le peuple ne trouve plus sa part de progrès », il peut être « attiré par l’autoritarisme, qui dit la démocratie ne vous protège plus contre les inégalités de ce capitalisme devenu fou. Nous allons faire des murs, des frontières, sortir de ce multilatéralisme, il est mou. » C’est-ce qui se passe actuellement en Europe. Bien que le niveau de vie est relativement haut pour certains, le fossé se creuse de plus en plus entre eux et ceux qui sont de plus en plus menacés par la précarité. Ce sont les classes moyennes dont il est question aujourd’hui. Elles sont les victimes d’une soit-disant efficacité qui en fait peut avoir le même effet que le couperet de la guillotine. Le néo-capitalisme, axé seulement sur l’efficacité trompeuse du gain, sur des résultats à court terme, a oublié que le succès ne pouvait que venir des hommes et des femmes que les entreprises emploient. Pas seulement des automates, loin s’en faut. Peu à peu il est évident, que les salariés ne sont pas une masse, mais bel et bien des personnalités qui chacune dans son domaine, marque les objectifs à obtenir. Ne pas en tenir compte est du poison a constaté à Genève le président. « Je crois que la crise que nous vivons peut conduire à la guerre et à la désagrégation de nos démocraties. J’en suis intimement convaincu. Je pense que tous ceux qui croient, sagement assis, confortablement repus, que ce sont des craintes qu’on agite se trompent. Ce sont les mêmes qui se sont réveillés avec des gens qui semblaient inéligibles ou sortis de l’Europe alors qu’ils pensaient que cela n’adviendrait jamais. Je ne veux pas commettre avec vous la même erreur. » Il est regrettable qu’il s’en soit aperçu un peu tard, mais mieux cela que jamais. Le défi serait de remettre les horloges à l’heure, de donner la priorité complète à l’homme, car c’est de lui qu’il s’agit. À quoi bon générer des profits pour en faire en fin de compte une esclave. Il y a matière à réflexion !

pm

https://www.nouvelobs.com/politique/20190612.OBS14260/une-erreur-fondamentale-le-debut-de-mea-culpa-de-macron-sur-la-crise-des-gilets-jaunes.html

Je suis vraiment en rage, lorsque je lis le manifeste que 1.400 artistes et écrivains ont signé pour soutenir le mouvement des Gilets Jaunes. D’abord ils ont mis un temps infini à se prononcer, puis ils n’ont fait aucune mention des débordements racistes et diffamatoires qui ont eu lieu. Bravo ! Si des intellectuels ne sont pas en mesure, tout en approuvant les grandes lignes des revendications, de ne pas émettre une seule critique à leur égard, ils ne sont pas à mes yeux crédibles. Pour plus de clarté voici quelques uns de leurs arguments. Voici le hors d’œuvre : Nous ne sommes pas dupes ! C‘est un mouvement que le pouvoir cherche à discréditer et réprime sévèrement alors que la violence la plus menaçante est économique et sociale „. Pour réclamer ensuite : Une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique ». Les acteurs du monde culturel ne parlent pas du grand dialogue, n’évoquent pas les efforts faits par le président pour essayer de trouver un rapprochement. Avec des mois de retard ils jettent de l’huile dans le feu. Ils montrent du doigt qu’un seul responsable à leurs yeux, Emmanuel Macron. Ils ne cherchent pas à différencier certains faits, qui pour ma part sont condamnables, comme les actions du bloc noir contre les personnes et les biens, comme la réaction parfois outrancière des forces de l’ordre. Au lieu d’essayer de faire descendre d’un cran l’atmosphère d’hostilité, de prôner le dialogue, ils sont d’un parti-pris déconcertant. « Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les “gilets jaunes”, décrits comme des antiécologistes, extrémistes, racistes, casseurs… la manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire ». Weiterlesen

Cette fois-ci je veux m’atteler plutôt sur la forme que sur le contenu. J’ai suivi la conférence de presse d’Emmanuel Macron de Berlin et me suis dit que la France avait bien de la chance d’avoir des institutions politiques qui permettent au peuple de suivre de près ce qu’un gouvernement a l’intention de faire. En Allemagne personne ne prend le temps d’exposer les arrières-plans des décisions prises et à prendre. La Chancelière est restée les années, où elle était à la tête du pays vague. Elle ne s’est jamais soumise au grand oral de peur de s’exposer trop, de vaciller. Une attitude que je trouve personnellement négative. Je pense qu’il est du devoir de chaque élu d’exposer ce qui l’anime, de faire comprendre le pourquoi de son attitude. J’ai eu hier un sentiment de fierté que cela soit possible en France et que c’était un devoir apporté au peuple. Le président a été plus ou moins forcé par les Gilets Jaunes de sortir de son cocon, qui était semblable à celui d’Angela Merkel. C’était nécessaire après deux ans de mutisme. Peu importe qu’on l’aime ou non, il a fait son mea culpa, démontré qu’un chef d’État avait le droit à l’erreur. Que de l’avouer n’était en aucune manière une tare. J’ai déjà souvent écrit qu’il est impossible pour toutes personnes qu’elles qu’elles soient, se départissent de leur caractère. Il ne fallait pas s’attendre qu’Emmanuel Macron se vautre dans le déni. Non il maintiendra le cap, malgré la bourrasque dont il est la victime. Il a parlé de l’isolement que son poste lui confère. Qu’il soit, en tant que « timonier » sujet à d’acerbes critiques est du domaine de la normalité. Ce n’est pas la popularité qui compte, bien plus la suite dans les idées. Weiterlesen

En ce jour de Pâques, j’aimerais plutôt brandir le rameau d’olivier, flirter avec la colombe de la paix, chercher des œufs au parc ou tout simplement reprendre mon souffle. Après l’incendie de Notre-Dame, qui a laissé chez moi des traces indélébiles, je veux croire à la solidarité de tout un peuple, qui a été déchiré plus qu’on aurait pu les supposer. J’aurais espéré que les Gilets Jaunes fassent une trêve. Il n’en a pas été question hier, lors de l’Acte 23 du mouvement. Même si il y eut moins de personnes dans la rue, que ce soit à Paris ou ailleurs, la violence et la haine furent à nouveau au rendez-vous. Suicidez-vous ont lancé certains manifestants aux forces de l’ordre. Comme je l’avais déjà écrit, 28 agents se sont donnés la mort depuis le début de l’année, tout dernièrement à Nancy et à Montpellier. Christophe Castener, le ministre de l’intérieur a twitter : « Honte à ceux qui se sont livrés à une telle ignominie ! Soutien total à nos forces mobilisées, et à leurs familles. L’immense majorité des Français sait ce qu’elle leur doit. „ Le maire de Nice, Christian Estrosi a pour sa part écrit : « Entendre « suicidez-vous » scandé contre les policiers est ignoble alors qu’on déplore 28 suicides de policiers nationaux depuis le 1er janvier. A cette situation dramatique pour nos forces de l’ordre s’ajoute l’abject de ces voyous. » De telles injectives rendent ce mouvement protestataire incrédule. Même si certains ont des raisons objectives d’être montés contre la police, il y a des limites à ne pas dépasser. Je me souviendrais toujours de la remarque d’un proviseur à un élève, lorsqu’il lui a dit : « Il y a des mots qui tuent ! » Se laisser aller ainsi à la haine, comme d’incendier des véhicules, lancer des pavés sur des hommes et des femmes chargés de faire respecter de l’ordre, n’est pas un signe de souveraineté. Et tout ceci entre compatriotes ! Vous me direz que cela n’a rien à voir avec un mouvement revendicatif. Que l’appartenance à une même société ne veut rien dire lorsqu’il s’agit de la lutte des classes. Weiterlesen